La Mariposa

Célébration du corps joyeux: La Mariposa, acrylique sur toile coton, 65/100 cm
Le triptyque

Aujourd’hui, je vous présente plus amplement et plus intimement ces trois tableaux qui ont été crée ensemble. Tout à commencé à la lecture du chapitre 7, Le corps joyeux : la chair sauvage – La Mariposa, la femme papillon du livre « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estès (et oui encore !)

Me voilà bien décidée à peindre cette Mariposa qui m’inspire et m’intrigue un peu aussi. Je trouve la toile, je prépare un fond structuré et y ajoute du bleu, du blanc et du brun. Et puis, il ne se passe plus rien, et ce pendant plusieurs mois. Ce tableau reste tranquillement à attendre jusqu’au moment où il commence à me faire de l’œil. Je tourne autour et pas moyen, je dois passer par autre chose pour rencontrer cette Mariposa. Et là ! Mais c’est bien sûr !! J’adore ces moments où l’on se retrouve foudroyé par l’inspiration, elle frappe si fort qu’il est impossible de se détourner d’elle. L’image arrive pour ce premier tableau : une femme blanche, pâle, dans la grisaille extérieure, elle semble terne et sans vie de l’extérieur mais elle décide de regarder à l’intérieur d’elle et c’est là qu’elle découvre cette richesse, sa richesse, un monde entier et vivant, son trésor. Pendant la création, je sens que cette femme est reliée à l’élément eau (pour la fluidité du chemin intérieur) et l’élément air (pour l’espace et la légèreté). Je décide donc de lui offrir des écailles et des ailes que je dispose sur sa tête. Pendant, la création de celle-ci, une autre femme se montre à moi avec beaucoup d’humour et de force. C’est une femme noire, droite et bien ancrée dans ses bottes. Elle se plante devant moi et soulève sa jupe pour me montrer la suite de l’aventure, la deuxième création. Là, je comprends que la Mariposa est en chemin mais qu’il y a des étapes à franchir avant de la rencontrer. Cette femme est sans gêne, elle est à l’aise avec sa puissance, avec la force que lui donne l’existence et avec la Terre. Elle nous montre sous sa jupe, une grotte profonde qui abrite son feu intérieur. La lionne est sa gardienne et lui donne la force de poser ses limites et le courage d’avancer confiante sur le chemin. C’est aussi là que dansent son désir profond et sa sexualité, symbolisés par les deux serpents. Comme elle est reliée à l’élément feu (force de vie) et à l’élément terre ( ancrage), je lui offre ses belles cornes de bélier qui représente pour moi la puissance et la force de ces éléments. Je comprends maintenant qu’il me fallait intégrer les quatre éléments pour permettre à la chrysalide de se transformer en papillon. Je reprends ma toile préparée quelques mois avant et trace comme dans l’histoire une vieille et grosse femme, plusieurs fois mais non, ça ne fonctionne pas. C’est une femme ronde que je sens mais elle n’est pas vieille. Elle danse dans ce corps joyeux rempli des éléments de la nature. Ces éléments qui lui permettent à chaque instant de se renouveler, de célébrer la vie en elle. Elle est métisse et les tatouages qu’elle porte sont les traces des enseignements reçus par les quatre éléments (en haut sur ses bras pour l’eau et l’air et en bas sur ses jambes pour le feu et la terre). Les ailes sont comme une explosion, un accomplissement de cette alchimie intérieure qui peut maintenant se déployer à l’extérieur, la porter et sublimer son corps.

Quel cadeau d’avoir traversée ce chemin ! merci à ces deux femmes qui se cachaient derrière les ailes de la Mariposa d’avoir bien voulu se montrer. Merci à la Mariposa.

Vive les corps joyeux !

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